Mon parcours

Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été passionnée par le coloriage, le dessin, la peinture, la poterie, le découpage, le collage…En fait, toutes activités qui font appel aux mains et à l’imaginaire.
J’ai longtemps fantasmé sur l’idée d’avoir un atelier rempli d’outils, de tubes de peinture, de toiles en attente, de bric et de broc éparpillés ici et là. Dans ces projections, je me voyais en savante folle, en alchimiste sur le point d’inventer une création extraordinaire, en magicienne…
J’ai rempli des quantités de cahiers de coloriage, dessiné sur la plupart des supports comportant des pages blanches, usé des milliers de marqueurs et de crayons de couleur, décoré quelques murs ici et là (désolée Mam). J’ai crée des montages créatifs, customisé mes cartables, mes cahiers, mes jeans. J’ai fabriqué des colliers en perle et en coquillages, des bracelets brésiliens et…….. j’en passe.
A L’époque, toutes ces activités étaient considérées comme des loisirs et non comme un éventuel moyen de subsistance. Au sein de ma famille et sur mon île, ce n’était pas sérieux ni rentable de s’adonner à l’Art. Je n’ai donc jamais été encouragée dans cette voie. En plus, je m’étais mise dans la tête qu’il fallait savoir bien dessiner pour s’engager dans une voie artistique. Et moi, je ne savais pas dessiner de façon conventionnelle, c’est-à-dire reproduire la réalité selon des règles académiques. Je savais juste créer des êtres “bizarres” (sans mains et/ou sans pieds), imaginer des mondes merveilleux, créer des motifs improbables et les mettre en couleur de façon harmonieuse.

A 18 ans, je pensais sincèrement que je n’étais pas assez douée pour embrasser une carrière artistique (alors que c’est en forgeant qu’on devient forgeron !). Alors, quand il a fallu choisir une voie professionnelle, j’ai choisi le bac B (Economique et Social) suivi d’une école de commerce à Paris (Bac +4, niveau maîtrise, spécialisation marketing/communication). Une voie beaucoup plus raisonnable pour une fille de commerçants vivant en Nouvelle-Calédonie !
De retour sur le territoire, j’ai enchaîné les boulots à la recherche d’un réel épanouissement(3 démissions !).
J’ai essayé, le commerce en famille, la banque, l’industrie locale, l’événementiel, le culturel, l’assurance et même la formation au professorat des écoles. Chaque fois ma créativité, mon originalité, ma liberté de penser et mon besoin d’humanité se retrouvaient enfermés entre quatre murs. Il ne fallait pas faire de vagues, être trop créative, trop indépendante, trop humaine sous peine de faire du social, mieux faire car le mieux est l’ennemi du bien…. et j’en ai eu marre !
Après chaque déconvenue professionnelle et pendant les périodes de recherche d’un nouveau boulot, je reprenais mes «loisirs créatifs». C’était un moyen pour moi de libérer mes émotions et d’exprimer ma créativité sans limite.
Un artiste m’a dit un jour «Vicky arrête de tourner autour du pot, tu es une artiste, point final, comme tu aurais pu être une scientifique ou une littéraire. Être artiste ne signifie pas être reconnu, être adulé, avoir du talent, c’est un état d’être, une caractéristique, une démarche, une attitude….»

Comment ai-je pu passer à côté ? Pendant toutes ces années, la raison avait été la plus forte. Elle avait régi ma vie et m’avait empêchée de me relier à mon coeur, à mes désirs profonds. Je savais bien qu’il y avait quelque chose qui clochait, qui me manquait. Jusqu’à présent, j’avais toujours avancé dans la vie en luttant, en rageant, en criant, en me rebellant, en utilisant ma volonté et mes peurs comme moteur et je créais quand la coupe était pleine et qu’il fallait que ça sorte.
Je m’étais tout simplement trompée de voie depuis le départ et mon obstination m’avait conduite à l’épuisement, à la déception, à la dépression, au renoncement…..

Aujourd’hui, j’ai accepté d’être une artiste. Je peins sur toiles et sur tee-shirts et je dessine sur ma tablette graphique en utilisant Photoshop. Ces activités me rendent heureuse au quotidien et s’inscrivent aussi dans un projet plus grand, un projet pour mon avenir !
Je me suis fixée un premier objectif afin d’avancer sereinement et activement dans la réalisation de ce grand projet !!!
Réaliser ma première expo (C’est fait ! Elle a eu lieu du 6 au 15 octobre 2011 au Chevalet d’Art à Ouémo (Nouméa, Nouvelle-Calédonie)

Cette première expo m’a permis de prendre de l’assurance et de réaliser que je pouvais vendre mes tableaux. Alors je me suis engagée à faire une deuxième expo en novembre 2012.
Mon aventure artistique continue et je suis ravie !